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été 2024
Vendredi 30 août - 21h
UN DIVAN SUR LA COLLINE
Projection en présence du réalisateur François Ducat à la Ménardière le vendredi 30 août à 21h,
auberge espagnole à partir de 19h avec André Rosevègue et une table du libraire. Le film sera projeté
les jeudi 29 août à Utopia Borderouge et samedi 31 août à Utopia Tournefeuille en présence du réalisateur.
François Ducat et Salah Abunima
Belgique 2023 1h34 VOSTF
C’est un divan, un vieux divan défoncé sur la colline au-dessus de Battir, placé là par le père d’Ibrahim et sa femme pour contempler les étoiles… on y grimpe par un chemin caillouteux qui serpente entre les oliviers ; on y domine la plaine et les collines en face, où les constructions nouvelles de la colonie de peuplement de Har Gilo ne cessent de s’étendre. Sur leur colline, où trône le divan, au milieu de rien, ils savent qu’Israël ne les autorisera jamais à construire. Ils ont la tête dans le ciel, et le train qui serpente en contrebas, reliant Jérusalem à Jaffa, vient toutes les 25 minutes leur rappeler la réalité… Un train réservé aux israéliens, et donc interdit à Ala’, Ibrahim et Bara’a, adolescents autour d’une quinzaine d’années, qui aiment venir bavarder sur le divan, y rêver, fumer des joints, imaginer leur avenir… ils sont pétillants, drôles, leurs réparties toujours pertinentes… la jeunesse n’exclut pas la lucidité. On va les suivre sur 7 ans, de l’école à l’université…
Comment ils voient leur présent, comment ils se projettent dans le futur … Ils répondent aux réalisateurs avec spontanéité et humour d’abord à François Ducat, européen francophone, venu de Belgique à Battir pour animer un atelier video, et s’intéresse à ces ados qui lui ont donné envie de réaliser ce film.
Il reviendra plusieurs fois, mais le confinement Covid arrivant, Ducat, coincé en Belgique, appelle à la rescousse un autre réalisateur, Salah Abunima, résident à Paris, mais qui, originaire de Battir, pouvait, lui, aller et venir sans restrictions.
Battir est un petit village de Cisjordanie, au sud de Jérusalem, majoritairement sous contrôle israélien et son statut est unique. Les habitants, attachés à leur patrimoine ont su l’embellir et l’entretenir… le village de Battir aurait dû subir le même sort que bien d’autres villages palestiniens, Israël prévoyant d’y faire passer la barrière de séparation qui devait couper à travers le système d’irrigation. Mais Battir assigna en justice le ministère israélien de la Défense en 2007 et, pour la première fois, la haute cour de justice demanda au ministère de la Défense de produire un nouveau plan, tandis que l’UNESCO classait au patrimoine mondial en péril Battir, ses terrasses cultivées et son réseau de canaux d’irrigation alimenté par des sources souterraines…
Le documentaire rend justice à l’esprit de combat pacifique de Battir, au courage et au charisme de ses protagonistes qui ne comptent que sur eux-mêmes et refusent le statut de victimes. Ce film est d’une richesse immense, et pas seulement à cause de la beauté des images qui font mouche et qui font sens.
Le réalisateur a travaillé avec l’historien Michel Staszewski pour réaliser un dossier d’accompagnement très complémentaire documenté et passionnant. Nous allons en faire une petite exposition que vous pourrez venir voir tout l’été de 16h à 20h les vendredi, samedi et dimanche en juillet et août.
auberge espagnole à partir de 19h avec André Rosevègue et une table du libraire. Le film sera projeté
les jeudi 29 août à Utopia Borderouge et samedi 31 août à Utopia Tournefeuille en présence du réalisateur.
François Ducat et Salah Abunima
Belgique 2023 1h34 VOSTF
C’est un divan, un vieux divan défoncé sur la colline au-dessus de Battir, placé là par le père d’Ibrahim et sa femme pour contempler les étoiles… on y grimpe par un chemin caillouteux qui serpente entre les oliviers ; on y domine la plaine et les collines en face, où les constructions nouvelles de la colonie de peuplement de Har Gilo ne cessent de s’étendre. Sur leur colline, où trône le divan, au milieu de rien, ils savent qu’Israël ne les autorisera jamais à construire. Ils ont la tête dans le ciel, et le train qui serpente en contrebas, reliant Jérusalem à Jaffa, vient toutes les 25 minutes leur rappeler la réalité… Un train réservé aux israéliens, et donc interdit à Ala’, Ibrahim et Bara’a, adolescents autour d’une quinzaine d’années, qui aiment venir bavarder sur le divan, y rêver, fumer des joints, imaginer leur avenir… ils sont pétillants, drôles, leurs réparties toujours pertinentes… la jeunesse n’exclut pas la lucidité. On va les suivre sur 7 ans, de l’école à l’université…
Comment ils voient leur présent, comment ils se projettent dans le futur … Ils répondent aux réalisateurs avec spontanéité et humour d’abord à François Ducat, européen francophone, venu de Belgique à Battir pour animer un atelier video, et s’intéresse à ces ados qui lui ont donné envie de réaliser ce film.
Il reviendra plusieurs fois, mais le confinement Covid arrivant, Ducat, coincé en Belgique, appelle à la rescousse un autre réalisateur, Salah Abunima, résident à Paris, mais qui, originaire de Battir, pouvait, lui, aller et venir sans restrictions.
Battir est un petit village de Cisjordanie, au sud de Jérusalem, majoritairement sous contrôle israélien et son statut est unique. Les habitants, attachés à leur patrimoine ont su l’embellir et l’entretenir… le village de Battir aurait dû subir le même sort que bien d’autres villages palestiniens, Israël prévoyant d’y faire passer la barrière de séparation qui devait couper à travers le système d’irrigation. Mais Battir assigna en justice le ministère israélien de la Défense en 2007 et, pour la première fois, la haute cour de justice demanda au ministère de la Défense de produire un nouveau plan, tandis que l’UNESCO classait au patrimoine mondial en péril Battir, ses terrasses cultivées et son réseau de canaux d’irrigation alimenté par des sources souterraines…
Le documentaire rend justice à l’esprit de combat pacifique de Battir, au courage et au charisme de ses protagonistes qui ne comptent que sur eux-mêmes et refusent le statut de victimes. Ce film est d’une richesse immense, et pas seulement à cause de la beauté des images qui font mouche et qui font sens.
Le réalisateur a travaillé avec l’historien Michel Staszewski pour réaliser un dossier d’accompagnement très complémentaire documenté et passionnant. Nous allons en faire une petite exposition que vous pourrez venir voir tout l’été de 16h à 20h les vendredi, samedi et dimanche en juillet et août.
Vendredi 30 août - 18h
COMMENT JE SUIS DEVENU JUIF EN L'AN 2000
Conférence gesticulée malgré l’arthrose
par André Rosevègue
participation libre
discussion en suivant avec auberge espagnole…
À l’heure des confusions volontairement entretenues entre l’iden-tité juive et le soutien inconditionnel à l’État d’Israël, à l’heure où « les plus hautes autorités de l’État » continuent de considérer l’antisionisme comme « la forme moderne de l’antisémitisme », André Rosevègue déroule son parcours d’enfant né en 1945 de parents juifs d’origine polonaise ou roumaine jusqu’à sa décision de 2000 de ne plus se déclarer d’origine juive, mais Juif. Un parcours parmi d’autres, comme les 21 autres racontés dans « Parcours de Juifs antisionistes en France » (Syllepse 2022). Mais chaque parcours est singulier (tous n’ont pas été louveteaux… contrairement à André). André est un des porte parole de l’Union Juive Française pour la Paix, enseignant, retraité, infatigable militant… inlassable meneur de débats, conférencier passionnant… chaleureux, plein d’humour et d’auto-dérision… cela fait un bout de temps que ça lui trottait dans la tête, et le voilà enfin passé à l’acte dans cette conférence gesticulée qui raconte son histoire avec son identité… dernier ouvrage : Antisionisme, une histoire juive éditions Syllepse, contribution aux ouvrages suivants : Une parole juive contre le racisme – sortir du colonialisme, Gironde, Guide du Bordeaux colonial… a écrit de nombreux articles… qu’on peut trouver sur internet…
https://ujfp.org
à Utopia Borderouge le 31 août
à Utopia Tournefeuille le 29 août
par André Rosevègue
participation libre
discussion en suivant avec auberge espagnole…
À l’heure des confusions volontairement entretenues entre l’iden-tité juive et le soutien inconditionnel à l’État d’Israël, à l’heure où « les plus hautes autorités de l’État » continuent de considérer l’antisionisme comme « la forme moderne de l’antisémitisme », André Rosevègue déroule son parcours d’enfant né en 1945 de parents juifs d’origine polonaise ou roumaine jusqu’à sa décision de 2000 de ne plus se déclarer d’origine juive, mais Juif. Un parcours parmi d’autres, comme les 21 autres racontés dans « Parcours de Juifs antisionistes en France » (Syllepse 2022). Mais chaque parcours est singulier (tous n’ont pas été louveteaux… contrairement à André). André est un des porte parole de l’Union Juive Française pour la Paix, enseignant, retraité, infatigable militant… inlassable meneur de débats, conférencier passionnant… chaleureux, plein d’humour et d’auto-dérision… cela fait un bout de temps que ça lui trottait dans la tête, et le voilà enfin passé à l’acte dans cette conférence gesticulée qui raconte son histoire avec son identité… dernier ouvrage : Antisionisme, une histoire juive éditions Syllepse, contribution aux ouvrages suivants : Une parole juive contre le racisme – sortir du colonialisme, Gironde, Guide du Bordeaux colonial… a écrit de nombreux articles… qu’on peut trouver sur internet…
https://ujfp.org
à Utopia Borderouge le 31 août
à Utopia Tournefeuille le 29 août
Samedi 31 août - 20h30
MIRA LAMAR DUO
Mira Abualzulof (piano) Lamar Elias (violon)
Entrée : 12 euros • Auberge espagnole dès 19h
Elles sont nées en Palestine (l’une en 92, l’autre en 99) et se sont rencontrées, enfants, au Conservatoire National de Bethléem. Remarquées très tôt pour leur talent elles ont participé séparément à moult événements et rencontres dans mille et un pays… Et se sont retrouvées à Toulouse, Mira ayant été sélectionnée sur concours pour y poursuivre ses études musicales. Elle enseigne désormais la musique. Lamar a commencé à diriger l’orchestre symphonique de Sinfonia Garonna en 2019 et a été nommée en 2023, directrice artistique de l’orchestre symphonique étudiant de Toulouse… parallèlement elles ont créé le groupe Sharq-Gharb en 2018, devenu MiraLamar duo…
Exceptionnelles interprètes des grands de la musique classique, mais aussi de la musique orientale elles composent ensemble leur propre musique avec une jubilation communicative, fusion époustouflante entre Occident et Orient. Leur musique est pétillante, vibrante, vivante… nourrie de leurs origines et de leurs multiples influences… et quand elles parlent, c’est encore du bonheur, passionnées, pédagogues, elles commentent les morceaux qu’elles présentent et qui ne cessent d’évoluer. On les réclame désormais un peu partout en Suède, à Prague, en Angleterre où elles jouent actuellement, etc.… mais elles trouvent le temps de rester fidèles à la Ménardière et reviendront à la fin de l’été où elles nous entraineront à nouveau dans un voyage amoureux à travers une Palestine, colorée, chaleureuse : la musique comme une forme de résistance… et parfois elles improvisent, dans un dialogue musical qui raconte leur complicité.
Entrée : 12 euros • Auberge espagnole dès 19h
Elles sont nées en Palestine (l’une en 92, l’autre en 99) et se sont rencontrées, enfants, au Conservatoire National de Bethléem. Remarquées très tôt pour leur talent elles ont participé séparément à moult événements et rencontres dans mille et un pays… Et se sont retrouvées à Toulouse, Mira ayant été sélectionnée sur concours pour y poursuivre ses études musicales. Elle enseigne désormais la musique. Lamar a commencé à diriger l’orchestre symphonique de Sinfonia Garonna en 2019 et a été nommée en 2023, directrice artistique de l’orchestre symphonique étudiant de Toulouse… parallèlement elles ont créé le groupe Sharq-Gharb en 2018, devenu MiraLamar duo…
Exceptionnelles interprètes des grands de la musique classique, mais aussi de la musique orientale elles composent ensemble leur propre musique avec une jubilation communicative, fusion époustouflante entre Occident et Orient. Leur musique est pétillante, vibrante, vivante… nourrie de leurs origines et de leurs multiples influences… et quand elles parlent, c’est encore du bonheur, passionnées, pédagogues, elles commentent les morceaux qu’elles présentent et qui ne cessent d’évoluer. On les réclame désormais un peu partout en Suède, à Prague, en Angleterre où elles jouent actuellement, etc.… mais elles trouvent le temps de rester fidèles à la Ménardière et reviendront à la fin de l’été où elles nous entraineront à nouveau dans un voyage amoureux à travers une Palestine, colorée, chaleureuse : la musique comme une forme de résistance… et parfois elles improvisent, dans un dialogue musical qui raconte leur complicité.
Dimanche 1er septembre - 19h
LES AMIS DE MA SOEUR
En arrivant à Bérat, on n’imaginait pas une seconde qu’on allait plonger dans un coin où musique, théâtre, photo, peinture et poésie fleurissent encore plus vivaces que les coquelicots au bord des routes. Ici, les habitants pratiquent les arts les plus variés, chantent comme ils respirent… ils font toutes sortes de boulot, ils vivent, se marrent, cultivent le plaisir de vivre et de créer ensemble, ne refusent jamais un boc de Bierataise bien fraîche avant de se remettre à leur banjo, violon, guitare… Nous sommes restés bouche-bée le soir où Les Amis de ma sœur ont dégainé nos morceaux préférés des Dubliners superbe groupe de musique irlandaise… Ils sont quatre, et ils sont bons les bougres !…
« Lui et elle, avec leurs guitares et leur passion pour ce pays, son peuple et son histoire. L’Irlande c’est dire qu’ils la connaissent puisqu’elle a vu grandir leur propre histoire d’amour ! Ça se passait à la fin des années 80 quand le conflit d’Irlande du nord commençait à s’apaiser pour laisser place à la construction d’une paix fragile… et c’est aussi le pays de Rory Gallagher… Quand on est tombé tout petit dans la marmite du rock’nroll, on ne peut pas l’ignorer !
« Lui, le seul maçon violoniste connu, sinon au monde, du moins dans le canton… quoi de mieux que les gigues et les reels traditionnels d’Irlande lorsqu’on aime jouer du violon… la musique manouche aussi, il aime bien. Faut dire qu’entre tinkers d’Irlande et Gitans d’Europe centrale il n’y a que l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette !
« Et puis, il y a lui… Le banjo, il aime autant les fabriquer qu’en jouer… des doigts d’or en quelque sorte. Ses guitares sont plutôt jazzy et électriques habituellement. Alors quand il joue des banjos avec nous, parfois, son côté jazzy le rattrape et nous régale…
Pour cette soirée de fin d’été, ils vous proposent un petit voyage en Irlande, mais aussi aux États-Unis, terre d’immigration privilégiée du peuple irlandais poussé hors de son île par la misère et la férule du colon anglais… et il n’est pas interdit de danser !
« Lui et elle, avec leurs guitares et leur passion pour ce pays, son peuple et son histoire. L’Irlande c’est dire qu’ils la connaissent puisqu’elle a vu grandir leur propre histoire d’amour ! Ça se passait à la fin des années 80 quand le conflit d’Irlande du nord commençait à s’apaiser pour laisser place à la construction d’une paix fragile… et c’est aussi le pays de Rory Gallagher… Quand on est tombé tout petit dans la marmite du rock’nroll, on ne peut pas l’ignorer !
« Lui, le seul maçon violoniste connu, sinon au monde, du moins dans le canton… quoi de mieux que les gigues et les reels traditionnels d’Irlande lorsqu’on aime jouer du violon… la musique manouche aussi, il aime bien. Faut dire qu’entre tinkers d’Irlande et Gitans d’Europe centrale il n’y a que l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette !
« Et puis, il y a lui… Le banjo, il aime autant les fabriquer qu’en jouer… des doigts d’or en quelque sorte. Ses guitares sont plutôt jazzy et électriques habituellement. Alors quand il joue des banjos avec nous, parfois, son côté jazzy le rattrape et nous régale…
Pour cette soirée de fin d’été, ils vous proposent un petit voyage en Irlande, mais aussi aux États-Unis, terre d’immigration privilégiée du peuple irlandais poussé hors de son île par la misère et la férule du colon anglais… et il n’est pas interdit de danser !
Samedi 27 juillet - 20h30
LA FLÛTE ENCHANTEE... ENFIN PRESQUE !
« Un hommage à Mozart bien à nous…
ce cabaret lyrique ne va pas seulement
vous faire rire, il va vous étonner »
par les SoutienGorges
Camille Baissa, Eve Panisset, Anne-Lise
Panisset, Elise Kauffmann - piano : Eve Panisset.
Auberge espagnole dès 19h
Entrée 12 euros - Réservations :
06 15 81 30 93 – 06 88 33 53 89
les contacter : lesSGenchantee@gmail.com
C’est un spectacle inventif, drôle, multiple…
Amies, âmes sœurs, musiciennes, chanteuses, théâtreuses, le groupe des SoutienGorges est né du désir de faire ensemble un théâtre musical éclectique, vivant, vibrant, qui leur ressemble et communique leur passion aux spectateurs les plus divers… En 2021 elles se retrouvent pour créer un « spectacle Total » qui se réfère à la volonté révolutionnaire d’abolir les privilèges et de faire sortir le théâtre et l’opéra de ses temples et des cours royales : la loi du 13 janvier 1791 autorisant tout un chacun à « élever un théâtre et y faire et représenter des pièces de tout genre », en moins de dix ans, une vingtaine de théâtres furent alors créés à Paris ouvrant la voie à une formidable diversité culturelle…
Dans la droite ligne de ces audacieux précurseurs, nos magnifiques damoiselles désacralisent le répertoire, le bousculent, le réinventent, le donnent à goûter au plus grand nombre : elles ont un talent fou, des voix magnifiques et tout en rendant un hommage amoureux à Mozart, elles nous invitent à flirter avec Brassens, Kurt Weil, Pergolesi, Cazal, Loviguy… dans une mise en scène pleine de surprises, en rondeur et en souplesse…
Il était une fois un beau prince, genre Daniel Craig, nommé Tamino. Le hic, c’est que dès le début du spectacle, il est victime d’un malaise.
Trois dames, le sauvent, mais Papageno, un intérimaire oiseleur pas doué du logos, fait genre de l’avoir sauvé… S’ensuivent des aventures foutraques, des épreuves imprévues, du suspens, des jambes en l’air… il y aura beaucoup de rebondissements avant que notre Tamino parvienne à conquérir l’Amour.
Le 28 juillet à Utopia Borderouge
ce cabaret lyrique ne va pas seulement
vous faire rire, il va vous étonner »
par les SoutienGorges
Camille Baissa, Eve Panisset, Anne-Lise
Panisset, Elise Kauffmann - piano : Eve Panisset.
Auberge espagnole dès 19h
Entrée 12 euros - Réservations :
06 15 81 30 93 – 06 88 33 53 89
les contacter : lesSGenchantee@gmail.com
C’est un spectacle inventif, drôle, multiple…
Amies, âmes sœurs, musiciennes, chanteuses, théâtreuses, le groupe des SoutienGorges est né du désir de faire ensemble un théâtre musical éclectique, vivant, vibrant, qui leur ressemble et communique leur passion aux spectateurs les plus divers… En 2021 elles se retrouvent pour créer un « spectacle Total » qui se réfère à la volonté révolutionnaire d’abolir les privilèges et de faire sortir le théâtre et l’opéra de ses temples et des cours royales : la loi du 13 janvier 1791 autorisant tout un chacun à « élever un théâtre et y faire et représenter des pièces de tout genre », en moins de dix ans, une vingtaine de théâtres furent alors créés à Paris ouvrant la voie à une formidable diversité culturelle…
Dans la droite ligne de ces audacieux précurseurs, nos magnifiques damoiselles désacralisent le répertoire, le bousculent, le réinventent, le donnent à goûter au plus grand nombre : elles ont un talent fou, des voix magnifiques et tout en rendant un hommage amoureux à Mozart, elles nous invitent à flirter avec Brassens, Kurt Weil, Pergolesi, Cazal, Loviguy… dans une mise en scène pleine de surprises, en rondeur et en souplesse…
Il était une fois un beau prince, genre Daniel Craig, nommé Tamino. Le hic, c’est que dès le début du spectacle, il est victime d’un malaise.
Trois dames, le sauvent, mais Papageno, un intérimaire oiseleur pas doué du logos, fait genre de l’avoir sauvé… S’ensuivent des aventures foutraques, des épreuves imprévues, du suspens, des jambes en l’air… il y aura beaucoup de rebondissements avant que notre Tamino parvienne à conquérir l’Amour.
Le 28 juillet à Utopia Borderouge
Vendredi 2 août - 20h30
LES DOIGTS DU SABLE
Musique Méditerannéenne
Les doigts du sableluth, percussion et chant : Abdellatif El Yagoubi
guitare : Pierre Pradal – chant et guitare :
Henri Santiago – Sanz
Entrée : 12 euros
Auberge espagnole à partir de 19h
Ils ont du sable dans les racines… c’est que les anciens n’avaient pas beaucoup d’eau sous les pieds. Trop de vent, trop de soleil… Des oliviers ici, des figues de barbarie par là… Il y a de l’ibère dans le sang, du maure plein les veines… et du catalan dans la rue. Ils se sont connus il y a des siècles, ils ont partagé des fêtes, construit des rituels, croisé les langues… Quand on leur a dit un jour qu’ils ne pouvaient plus vivre ensemble, ils ont ri… ils savaient que les barbares étaient ceux qui se présentaient comme les modernes… Ils sont ensemble… En fait, ils ne se sont jamais quittés. Ils savent que l’orient, l’occident… et les autres ne sont qu’une seule et unique chose. Des gens différents qui se ressemblent et qui vivent ensemble… pour le meilleur et pour… le meilleur encore, toujours à construire encore et encore. Inlassables. Ils sont déjà venus à la Ménardière en février… et on est tombés sous le charme…
Les doigts du sableluth, percussion et chant : Abdellatif El Yagoubi
guitare : Pierre Pradal – chant et guitare :
Henri Santiago – Sanz
Entrée : 12 euros
Auberge espagnole à partir de 19h
Ils ont du sable dans les racines… c’est que les anciens n’avaient pas beaucoup d’eau sous les pieds. Trop de vent, trop de soleil… Des oliviers ici, des figues de barbarie par là… Il y a de l’ibère dans le sang, du maure plein les veines… et du catalan dans la rue. Ils se sont connus il y a des siècles, ils ont partagé des fêtes, construit des rituels, croisé les langues… Quand on leur a dit un jour qu’ils ne pouvaient plus vivre ensemble, ils ont ri… ils savaient que les barbares étaient ceux qui se présentaient comme les modernes… Ils sont ensemble… En fait, ils ne se sont jamais quittés. Ils savent que l’orient, l’occident… et les autres ne sont qu’une seule et unique chose. Des gens différents qui se ressemblent et qui vivent ensemble… pour le meilleur et pour… le meilleur encore, toujours à construire encore et encore. Inlassables. Ils sont déjà venus à la Ménardière en février… et on est tombés sous le charme…
Samedi 24 août - 20h
LES AOEDEES en trio
Auberge espagnole à 19h - Entrée : 12 euros
C’est un duo de voix chaudes et vibrantes, débordantes du soleil méditerranéen qui nous embarquent pour un voyage à travers les siècles, à travers les peuples, du Moyen-Âge au temps présent : mélodies, chants lyriques, traditionnels, populaires, ou compositions personnelles, chants de lutte ou chants d’amour, heureux ou nostalgiques, valses, gavottes qui donnent envie de danser, chants religieux ou profanes… Elles s’emparent des chants polyphoniques traditionnels, se les approprient, avec une gourmandise jubilatoire, les adaptent, transposent… a cappella ou accompagnées de petites percussions (pandero cuadrado, claves, maracas).
En intégrant Prisca Martial-Llaveria, le duo est devenu trio et la guitare vient enrichir les parties rythmiques et harmoniques des chants, insuffle un caractère plus festif et dansant. Vous pouvez les écouter assis, vous pouvez aussi vous laisser emporter par leurs rythmes… à tout hasard : chaussez-vous léger ! Sardana curta del Rossello, Muntanyes del Canigo transformée en mazurka, rythmes de cumbia Argentina, compositions comme une valse à cinq temps… pour ceux qui se posent la question : Aoédé vient du grec ancien et désigne une des quatre muses originelles, filles de Jupiter, Aoedée est la muse du chant (et en astronomie le satellite de Jupiter. Toutes deux passionnées de transmission, comme leur amie Patricia à qui vous devez leur présence à la Ménardière et à Utopia, elles organisent des ateliers d’initiation à la pratique de la polyphonie traditionnelle et transmission du répertoire. Leur répertoire est emballant et donne furieusement envie de s’y mettre
C’est un duo de voix chaudes et vibrantes, débordantes du soleil méditerranéen qui nous embarquent pour un voyage à travers les siècles, à travers les peuples, du Moyen-Âge au temps présent : mélodies, chants lyriques, traditionnels, populaires, ou compositions personnelles, chants de lutte ou chants d’amour, heureux ou nostalgiques, valses, gavottes qui donnent envie de danser, chants religieux ou profanes… Elles s’emparent des chants polyphoniques traditionnels, se les approprient, avec une gourmandise jubilatoire, les adaptent, transposent… a cappella ou accompagnées de petites percussions (pandero cuadrado, claves, maracas).
En intégrant Prisca Martial-Llaveria, le duo est devenu trio et la guitare vient enrichir les parties rythmiques et harmoniques des chants, insuffle un caractère plus festif et dansant. Vous pouvez les écouter assis, vous pouvez aussi vous laisser emporter par leurs rythmes… à tout hasard : chaussez-vous léger ! Sardana curta del Rossello, Muntanyes del Canigo transformée en mazurka, rythmes de cumbia Argentina, compositions comme une valse à cinq temps… pour ceux qui se posent la question : Aoédé vient du grec ancien et désigne une des quatre muses originelles, filles de Jupiter, Aoedée est la muse du chant (et en astronomie le satellite de Jupiter. Toutes deux passionnées de transmission, comme leur amie Patricia à qui vous devez leur présence à la Ménardière et à Utopia, elles organisent des ateliers d’initiation à la pratique de la polyphonie traditionnelle et transmission du répertoire. Leur répertoire est emballant et donne furieusement envie de s’y mettre
Dimanche 25 août - 17h
UN SAC DE BILLE
projection suivie d’une rencontre avec Elérika Leroy, historienne spécialiste de la résistance du sud de la France. Auteure de plusieurs ouvrages, pour les 80 ans de la Libération, elle prépare un livre à paraître bientôt. Auberge espagnole en suivant.
Jacques DOILLON
France 1975 1h45
d’après le roman de Joseph JOFFO
Le film peut être vu par les enfants à partir de 10 ans.
Entrée : 8 euros : enfants 5 euros.
avec Richard Constantini, Paul-Éric Shulmann, joseph Godenberg…
En juin 1942, le port de l’étoile jaune devient une obligation et la famille de Joseph Joffo, coiffeur juif décide de fuir Paris et de tenter le passage de la ligne de démarcation, deux par deux pour ne pas se faire remarquer. Quand Joseph et son grand frère Maurice se lancent dans le périple, ils se montrent particulièrement astucieux dans ce jeu de cache-cache avec les allemands. Ils découvrent au détour de rencontres, des petits boulots et des premières amours, un monde de duplicité et de faux-semblants où le danger et le drame cohabitent avec les moments d’insouciance. Pour les parents, laisser filer leurs enfants à 10 et 13 ans semblait leur donner une chance de s’en sortir… et de fait, l’instinct de survie et le culot des gamins au seuil de l’adolescence font merveille. Mine de rien, le film interroge : c’est quoi être juif ? Et le gosse, dont ce n’est pas la priorité, n’hésite pas à échanger son étoile jaune contre un sac de billes…
Ça s’est passé près de chez nous… C’était il y a 82 ans… Après un accord entre le nazi Oberg et Bousquet, chef de la police de Vichy, il fut décidé d’opérer dans la zone non occupée une rafle discrète (elle eut lieu avant l’aube pour ne pas rameuter la population) de tous les juifs étrangers, en grande majorité des femmes et des enfants, réfugiés dans la région depuis l’exode de mai 1940. Six semaines après la rafle du Vel’d’hiv, cette nuit du 26 août 1942 avec des cars réquisitionnés par la préfecture, des gendarmes français et des GMR (Groupes Mobiles de Réserve) viennent arrêter plusieurs centaines de personnes en Haute-Garonne en particulier à Rieumes, Saint-Lys, Pouy-de-Touges, labastide-Clermont… À Rieumes, Jacob Lakser, Rebecca et leur petite fille âgée de 5 ans sont interpellés, amenés au camp de Noé, puis, avec 168 autres à Drancy. Ils seront envoyés le mois suivant, parmi des milliers d’autres, au camp d’extermination d’Auschwitz. « Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou… Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux… ils font partie
du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d’autres » écrivait alors l’archevêque de Toulouse dans un message qu’il fit lire dans toutes les églises du diocèse… un message toujours d’actualité…
Jacques DOILLON
France 1975 1h45
d’après le roman de Joseph JOFFO
Le film peut être vu par les enfants à partir de 10 ans.
Entrée : 8 euros : enfants 5 euros.
avec Richard Constantini, Paul-Éric Shulmann, joseph Godenberg…
En juin 1942, le port de l’étoile jaune devient une obligation et la famille de Joseph Joffo, coiffeur juif décide de fuir Paris et de tenter le passage de la ligne de démarcation, deux par deux pour ne pas se faire remarquer. Quand Joseph et son grand frère Maurice se lancent dans le périple, ils se montrent particulièrement astucieux dans ce jeu de cache-cache avec les allemands. Ils découvrent au détour de rencontres, des petits boulots et des premières amours, un monde de duplicité et de faux-semblants où le danger et le drame cohabitent avec les moments d’insouciance. Pour les parents, laisser filer leurs enfants à 10 et 13 ans semblait leur donner une chance de s’en sortir… et de fait, l’instinct de survie et le culot des gamins au seuil de l’adolescence font merveille. Mine de rien, le film interroge : c’est quoi être juif ? Et le gosse, dont ce n’est pas la priorité, n’hésite pas à échanger son étoile jaune contre un sac de billes…
Ça s’est passé près de chez nous… C’était il y a 82 ans… Après un accord entre le nazi Oberg et Bousquet, chef de la police de Vichy, il fut décidé d’opérer dans la zone non occupée une rafle discrète (elle eut lieu avant l’aube pour ne pas rameuter la population) de tous les juifs étrangers, en grande majorité des femmes et des enfants, réfugiés dans la région depuis l’exode de mai 1940. Six semaines après la rafle du Vel’d’hiv, cette nuit du 26 août 1942 avec des cars réquisitionnés par la préfecture, des gendarmes français et des GMR (Groupes Mobiles de Réserve) viennent arrêter plusieurs centaines de personnes en Haute-Garonne en particulier à Rieumes, Saint-Lys, Pouy-de-Touges, labastide-Clermont… À Rieumes, Jacob Lakser, Rebecca et leur petite fille âgée de 5 ans sont interpellés, amenés au camp de Noé, puis, avec 168 autres à Drancy. Ils seront envoyés le mois suivant, parmi des milliers d’autres, au camp d’extermination d’Auschwitz. « Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou… Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux… ils font partie
du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d’autres » écrivait alors l’archevêque de Toulouse dans un message qu’il fit lire dans toutes les églises du diocèse… un message toujours d’actualité…
Samedi 17 août - 20h30
A VOIX HAUTE
La force de la parole
Projection précédée d’une rencontre
avec Patricia Rondet, auberge espagnole dès 19h30 • Entrée : 8 euros.
Passionnée par le chant, l’interprétation et la transmission de l’art vocal, elle se produit depuis bientôt 20 ans dans divers groupes et sur diverses scènes. Elle habite désormais Toulouse depuis une dizaine d’années, est une habituée d’Utopia Tournefeuille et de la Ménardière où elle s’est déjà produite en concerts. Vous aurez le plaisir de l’entendre à plusieurs reprises avec diverses formations pendant l’été… mais elle accorde une part importante de son temps à la pédagogie comme formatrice en technique vocale et enseignante en Expression Communication à l’IUT Paul Sabatier où elle forme les étudiants à la prise de parole et l’art de l’éloquence.
Film documentaire de
Stéphane DE FREITAS et Ladj LY
France 2016
C’est emballant, ça vous captive, ça vous remue les tripes… Sans grands effets, sans grands moyens : juste des voix, des phrases, des mots et une poignée de jeunots qui découvrent la puissance du verbe. « La parole c’est une arme, c’est quelque chose qui me permet de me défendre » dit un garçon du film… Ça se passe dans le 93. Le Neuf Trois selon la novlangue. Il y a quelques années, Stéphane de Freitas, le réalisateur du film, lui-même originaire d’une famille portugaise installée dans cette banlieue dont il aime la diversité, découvre brutalement en déboulant dans les beaux quartiers de l’Ouest parisien qu’il va lui falloir apprendre à s’exprimer pour qu’on l’accepte et qu’on l’écoute… De son expérience est née la coopérative Indigo, à l’origine du concours «Eloquentia » qui rassemble chaque année des jeunes de Seine-Saint-Denis, issus de tous milieux, âgés de 18 à 30 ans, étudiants ou non. Chaque année une centaine de candidats se lancent dans l’aventure et se préparent à la finale avec l’aide d’une poignée de professionnels, slameurs, avocats, théâtreux… Il fallait bien qu’un jour, avant de partir vers d’autres horizons, Stéphane De Freitas s’empare d’une caméra et filme, pour témoigner de cette fabuleuse aventure qui continue désormais sans lui. Son film suit la promotion de 2015 tout au long de la préparation jusqu’au concours…
Qu’il est difficile au début de se lancer ! Oser ses premières phrases, affirmer un point de vue personnel, s’ouvrir aux autres, faire surgir du fond de soi une sincérité qui semble impudique, passer outre la crainte du ridicule… Les débuts sont timides et les exercices maladroits. Puis, à mesure que chacun se laisse apprivoiser, la peur s’estompe, le spectacle de la fragilité de ses alter ego aide à l’indulgence vis-à-vis de ses propres faiblesses et peu à peu la parole se libère. On s’interpelle, on argumente, on plaide… Tous prennent de l’assurance, les phrases viennent mieux, le plaisir de jouer avec les mots s’installe et de notre côté de l’écran, on jubile. Au bout du chemin, un des participants sera couronné « Meilleur orateur du 93 », mais nous seront sortis de ce qu’ils croyaient être leurs limites, apprenant à connaître les autres en commençant par mieux se connaître eux-mêmes…
On les suit aussi dans leur vie et on me- sure les efforts que beaucoup doiventfaire pour surmonter les handicaps les plus divers. On pense à Eddy, ce garçon amoureux de Victor Hugo qui se tape à pied deux fois par jour et sans rechigner les 10 km qui séparent la maison de ses parents de la gare où il prend le train qui l’emmène à la fac. On pense à Elhadj, qui vivait dans la rue et continuait néanmoins ses études jusqu’à préparer une maitrise de sociologie et qui se sert de la parole pour témoigner de ce qu’il a vécu… À Leïla, jeune fille d’origine syrienne qui porte le voile et milite dans un collectif féministe… On constate – ou on découvre si on n’en avait pas idée – que, foin des clichés réducteurs, la banlieue est multiple, dans ses paysages, dans son architecture, comme dans les cultures de la jeunesse qui l’habite, une jeunesse prête à s’accrocher, à bosser dur pour trouver la place qui lui sied. Plus le film avance et plus ont prend goût et plaisir aux mots chargés du sens de
toutes ces vies qui s’en emparent dans un processus d’émancipation excitant en diable : rap, slam, poésie, joutes verbales, jeux de rôle… tous les moyens sont bons pour apprendre à structurer sa pensée, dompter ses gestes, gérer son stress et ne plus avoir peur d’affronter les autres, d’affronter sa propre vie.
avec Patricia Rondet, auberge espagnole dès 19h30 • Entrée : 8 euros.
Passionnée par le chant, l’interprétation et la transmission de l’art vocal, elle se produit depuis bientôt 20 ans dans divers groupes et sur diverses scènes. Elle habite désormais Toulouse depuis une dizaine d’années, est une habituée d’Utopia Tournefeuille et de la Ménardière où elle s’est déjà produite en concerts. Vous aurez le plaisir de l’entendre à plusieurs reprises avec diverses formations pendant l’été… mais elle accorde une part importante de son temps à la pédagogie comme formatrice en technique vocale et enseignante en Expression Communication à l’IUT Paul Sabatier où elle forme les étudiants à la prise de parole et l’art de l’éloquence.
Film documentaire de
Stéphane DE FREITAS et Ladj LY
France 2016
C’est emballant, ça vous captive, ça vous remue les tripes… Sans grands effets, sans grands moyens : juste des voix, des phrases, des mots et une poignée de jeunots qui découvrent la puissance du verbe. « La parole c’est une arme, c’est quelque chose qui me permet de me défendre » dit un garçon du film… Ça se passe dans le 93. Le Neuf Trois selon la novlangue. Il y a quelques années, Stéphane de Freitas, le réalisateur du film, lui-même originaire d’une famille portugaise installée dans cette banlieue dont il aime la diversité, découvre brutalement en déboulant dans les beaux quartiers de l’Ouest parisien qu’il va lui falloir apprendre à s’exprimer pour qu’on l’accepte et qu’on l’écoute… De son expérience est née la coopérative Indigo, à l’origine du concours «Eloquentia » qui rassemble chaque année des jeunes de Seine-Saint-Denis, issus de tous milieux, âgés de 18 à 30 ans, étudiants ou non. Chaque année une centaine de candidats se lancent dans l’aventure et se préparent à la finale avec l’aide d’une poignée de professionnels, slameurs, avocats, théâtreux… Il fallait bien qu’un jour, avant de partir vers d’autres horizons, Stéphane De Freitas s’empare d’une caméra et filme, pour témoigner de cette fabuleuse aventure qui continue désormais sans lui. Son film suit la promotion de 2015 tout au long de la préparation jusqu’au concours…
Qu’il est difficile au début de se lancer ! Oser ses premières phrases, affirmer un point de vue personnel, s’ouvrir aux autres, faire surgir du fond de soi une sincérité qui semble impudique, passer outre la crainte du ridicule… Les débuts sont timides et les exercices maladroits. Puis, à mesure que chacun se laisse apprivoiser, la peur s’estompe, le spectacle de la fragilité de ses alter ego aide à l’indulgence vis-à-vis de ses propres faiblesses et peu à peu la parole se libère. On s’interpelle, on argumente, on plaide… Tous prennent de l’assurance, les phrases viennent mieux, le plaisir de jouer avec les mots s’installe et de notre côté de l’écran, on jubile. Au bout du chemin, un des participants sera couronné « Meilleur orateur du 93 », mais nous seront sortis de ce qu’ils croyaient être leurs limites, apprenant à connaître les autres en commençant par mieux se connaître eux-mêmes…
On les suit aussi dans leur vie et on me- sure les efforts que beaucoup doiventfaire pour surmonter les handicaps les plus divers. On pense à Eddy, ce garçon amoureux de Victor Hugo qui se tape à pied deux fois par jour et sans rechigner les 10 km qui séparent la maison de ses parents de la gare où il prend le train qui l’emmène à la fac. On pense à Elhadj, qui vivait dans la rue et continuait néanmoins ses études jusqu’à préparer une maitrise de sociologie et qui se sert de la parole pour témoigner de ce qu’il a vécu… À Leïla, jeune fille d’origine syrienne qui porte le voile et milite dans un collectif féministe… On constate – ou on découvre si on n’en avait pas idée – que, foin des clichés réducteurs, la banlieue est multiple, dans ses paysages, dans son architecture, comme dans les cultures de la jeunesse qui l’habite, une jeunesse prête à s’accrocher, à bosser dur pour trouver la place qui lui sied. Plus le film avance et plus ont prend goût et plaisir aux mots chargés du sens de
toutes ces vies qui s’en emparent dans un processus d’émancipation excitant en diable : rap, slam, poésie, joutes verbales, jeux de rôle… tous les moyens sont bons pour apprendre à structurer sa pensée, dompter ses gestes, gérer son stress et ne plus avoir peur d’affronter les autres, d’affronter sa propre vie.
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